Le trio de la Wammy's House

[Oyez, oyez! Avec Ciel et Saga, nous commençons un rp avec des personnages totalement différents des nôtres: pour cause, chacune de nous incarnera un des bonshommes du légendaire trio de la Wammy's House dans Death note, j'ai nommé Near, Mello et Matt! Saga prend Near, Ciel incarne Mello, et moi, j'ai l'honneur de représenter Mattie . Donc, cela se déroule à la Wammy's House, et Near a treize ans et les deux autres en ont quatorze. Bon, bah voilà quoi. C'est parti... ]

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Matt regarda par la fenêtre. Le ciel était bleu et sans nuages. Beau temps pour savourer l’un des rares moments de calme dont il bénéficiait depuis qu’il était arrivé à la Wammy’s House, c'est-à-dire… aussi loin qu’il s’en souvienne, depuis presque toujours. Je dis « rares », parce que, quand notre meilleur ami était une espèce de tornade blonde totalement accro au chocolat et obsédé par le fait d’être premier en tout, il était difficile de se retrouver… dans un environnement silencieux.
M’enfin. Le soleil, c’était bon pour ces étranges énergumènes qui apprécient de vivre à l’extérieur. Lui, il avait bien plus intéressant à faire. Voyons… mais où est-ce qu’il avait bien put les mettre ? Hum… ha oui. Vingt-cinquième latte en partant de son lit, donner trois grands coups de pieds.

Encore fallait-il la trouver, cette vingt-cinquième latte.

Il n’avait jamais été d’un naturel ordonné. Mais ces derniers temps, cette légère tendance bordélique (Oh oui, tellement légère !) s’était accentuée. Après tout, on disait souvent qu’au moment de l’adolescence, les… petits défauts devenaient… plus grands. Matt ne faisait pas exception à la règle. Notre cher geek releva ses goggles sur son front. Bon sang, mais… où était le sol ? Si, du côté de Mello, la chambre était passablement bien rangée, chez lui c’était… l’apocalypse. Le déluge. Le jugement dernier.
Le parquet était entièrement recouvert de boîtes vides de jeu, de piles mortes et de lingettes nettoyantes pour lunettes usagées. On voyait çà-et-là des vestiges d’exercices de maths (HAHA), d’anglais, de physique. Et, au milieu de cet océan de déchets, on pouvait trouver, tels des naufragés en pleine tempête, des papiers d’aluminium qui dans une vie antérieure avaient dû amoureusement envelopper des tablettes de chocolat. Si on creusait un peu, il était même possible de rencontrer de vieux paquets de cigarettes. Eh oui. Il était troisième partout, alors il pouvait bien se permettre d’être le plus précoce à ce niveau là.

*Note pour moi-même : penser à faire le ménage, un de ces jours…*

Le rouquin soupira, puis entrepris de déblayer le terrain. Un peu. Fallait tout de même pas exagérer, ho ! Puis il ne put s’empêcher de laisser échapper un ricanement de triomphe.

Il avait réussi.

Elle était là, sa cachette à trésor, son antre à merveilles, sa caverne d’Ali Baba. Il l’avait sous son nez, l’objet des ses désirs, le centre de ses pensées. La vingt-cinquième latte.
Matt commença alors joyeusement à frapper du pied dessus comme un bourrin. Puis il entendit le *clang* familier. La latte venait de se soulever, comme un couvercle. On n’était pas un résident de la Wammy’s House pour rien. Et même si on n’était pas premier, même si on n’était pas deuxième, on ne manquait pas de ressources. Surtout quand il s’agissait de planquer des choses sous le gros nez de Roger. Le jeune garçon se félicita intérieurement d’avoir trouvé ce mécanisme ultra-secret lorsqu’il extirpa son paquet de Gitanes. Il referma son puits aux trésors. Maintenant, sa console. Sous l’oreiller. Matt alla déranger un pauvre paquet de biscuits tranquillement en train de moisir, et sorti sa bonne vieille Gameboy Color de sa cachette. C’était un vieux modèle, mais il y était attaché. Sa première console de jeu. Celle qui avait déclenché chez lui ce doux état de dépendance tranquille. Et puis, il aimait bien quand les jeux étaient tous pixellisés. C’était irréel. Les jeux vidéo, c’était un autre monde, un monde où on avait des superpouvoirs, un monde où on pouvait perdre et recommencer à l’infini. Un monde qui tenait dans une boîte en plastique coloré. Quelle ironie…
Déblayant le tas d’objets de diverses natures qui s’était accumulé sur son lit depuis ce matin, qui alla s’écraser sur le sol dans un magnifique vacarme, il s’installa, cigarette entre les lèvres, Game boy en main, et commença donc son profitage de temps libre. Il était seul dans la chambre, son énergique colocataire étant sûrement en train de faire signifier sa présence éclatante au vaste monde. On entendait seulement la petite musique entêtante de son Super Mario Bros. Pour ne pas dire carrément énervante. Mais Matt s’en moquait comme de sa première cartouche. Il n’y avait personne pour lui dire de ne pas fumer, et personne pour lui demander d’éteindre le son de sa console. Il faisait ce qu’il voulait. Il était seul. Pour l’instant, du moins…

Hors RP : Oh oh oh, pour une fois que j'incarne un personnage turbulent... Il faut que j'en profite *__* Petite note quand même, histoire de ne pas me faire gronder par qui que ce soit, je vous avertis : Il y aura des gros mots. Beauuuucoup de gros mots. Des injures, aussi, et tout un tas de choses très sympathiques du genre. C'est de Mello qu'on parle, après tout ! Et surtout, un Mello ADOLESCENT... U_u"
D'ailleurs, je m'excuse d'avance auprès du Mello du forum, je vais devoir t'emprunter ton personnage pour ce RP... J'espère que tu me pardonneras, alors qu'il va être en plus de cela très Out of Character n_n" Il faut dire que notre sulfureux blondinet est populaire !
Bref, place au spectacle - ou au début de la véritable tempête... xP ]

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La porte s'ouvrit si brutalement qu'elle faillit s'arracher de ses gonds et le bruit tonitruant qu'elle fit lorsqu'elle heurta le mur de la chambre aurait pu faire pâlir le plus costaud des mafieux italiens... mais rien n'aurait pu valoir la puissance de la bourrasque qui vint ébranler le petit monde de Matt. En effet, il s'avérait que la tornade blonde, alias le doux et raffiné Mello, venait de rentrer d'une expédition et s'apprêtait à tout détruire sur son passage. Il semblait d'humeur massacrante... Non. Il était plutôt de très, très mauvais poil. Certaines personnes inconscientes pourraient se demander s'il n'était pas en réalité une jeune femme au beau milieu de ses menstruations mais d'aucun n'oserait le lui affirmer à haute voix sous peine de se faire arracher la tête sur le champ. Mello n'était pas réputé pour être très... tolérant. Même envers ses plus jeunes camarades. Et malgré ses beaux cheveux blonds, ses traits fins et sa silhouette efféminée, il lui suffisait d’ouvrir la bouche pour prouver à tous qu’il ne fallait décidément pas se fier aux apparences.

" Putain, Matt, t'es encore en train de glander là ?! Tu fais chier... "

D'un geste vif, le blond sortit une plaquette de chocolat de sous son T-shirt noir - certainement était-il allé faire un petit détour aux cuisines avant de monter dans sa chambre - et arracha littéralement le papier aluminium avant de croquer rageusement dans la tablette, les nerfs à vif. Ils venaient d'afficher dans le hall d'entrée les résultats du dernier test de mathématiques, et évidemment, l'adolescent agité s'était précipité le premier pour pouvoir savourer sa "suprématie"... Malheureusement pour lui, les résultats étaient restés les mêmes que d'ordinaire : Encore une fois, Near l'emportait sur lui. Oh, bien sûr, ce n'était qu'un demi-point sur cent de différence, mais c'était trop pour Mello. Beaucoup trop, même. Il n'arrivait tout simplement pas à comprendre comment ce stupide petit truc blanc pouvait le battre, lui, alors qu'il ne faisait visiblement rien d'autre que de s'amuser avec des jouets pour mômes de cinq ans... Cela le dépassait complètement. Lui qui travaillait avec tant d'ardeur ! En tant que successeur légitime de L, il se devait de faire régner la justice... Mais l'image du petit autiste qu'était Near ne tarda pas à ternir ses idées ambitieuses : il ne pouvait pas devenir L tant que Near était à la tête du classement. Il croqua de nouveau dans sa tablette de chocolat, laissant un grondement sourd s'échapper de sa gorge. Ah, qu'est-ce qu'il avait envie de l'étriper, ce sale petit albinos prétentieux ! Il n'allait pas se laisser faire par un gamin aussi sensible qu'un frigidaire, quand même !

Il se dirigea brusquement vers son meilleur ami - et accessoirement compagnon de chambre - afin de déterminer le jeu qui semblait tant passionner le rouquin mais ne tarda pas à faire une grimace en reconnaissant la musique électronique de Super Mario. Il grogna, plus énervé que jamais. Bah quoi, ça ne pouvait pas être Zelda, non ?! Au moins, dans ce jeu, le héros Link a eu la bonne idée de naître blond ! Alors que dans Mario, à part la pétasse de princesse Peach, il y avait pas masse de doré... C'était quoi ces préjugés de merde ? Allons bon. Tous les blonds n'étaient pas des écervelés cruches et fleur-bleue au possible ! A présent assis sur le lit de son ami, Mello s'agita un long moment avant de craquer.

" Bon, y'en a marre ! On fout rien d'intéressant et je me fais vraiment chier, là, sérieux ! "

Très mécontent, il passa sa main dans les cheveux du rouquin pour les ébouriffer au maximum avant de sourire brièvement et de tirer son ami par la manche. Dans tout ce qui composait le turbulent Mello, ce qui pouvait se remarquer le plus était certainement son autorité à toute épreuve : Il était le genre de personne à qui il ne valait mieux ne rien refuser, sous peine de finir avec un oeil au beurre noir... Mais ce n'était pas comme si Matt avait déjà eu envie de contester, et cela, le blond le savait bien. D'entre tous les enfants de la Wammy's House, pourtant, le geek était le seul à pouvoir calmer - temporairement - l'adolescent furieux ; et lorsque celui-ci allait trop loin dans ses demandes et dans ses ordres, son compagnon était bien l'unique personne au monde à pouvoir faire entendre son avis sans recevoir un coup de poing dans le nez. Ils étaient ensemble depuis si longtemps, après tout... et peut-être que le terme de "meilleur ami pour toujours" leur parlait encore beaucoup, à leur jeune âge.

Rayonnant de fermeté, Mello entraîna son camarade près de la fenêtre avant d'ouvrir les vitres et de s'installer sur les rebords. Il faisait trop beau, dehors, pour que le vivace blondinet puisse rester enfermé en compagnie d'un no-life de premier ordre. Et ce n'était pas parce que c'était Matt qu'il ferait une exception ! Mello restait Mello, après tout ; et ce n'était pas pour rien qu'il était surnommé "l'ouragan de la Wammy's"... La preuve, il ne pouvait pas tenir plus de deux secondes sans bouger !

" C'est vraiment une idée conne, de rester planqué là avec ta console. Tu pourrais faire tellement plus de choses géniales, quoi ! Regarde, aujourd'hui, Roger a proposé à tout le monde une petite visite aux alentours de Winchester pour un truc de vieux, là, un concours de pêche... Et tu vois, maintenant, avec toute la populace de l'orphelinat qui s'est cassé, on a tout le bâtiment pour nous ! Ça te donne pas de superbes idées, ça ? "

Un sourire espiègle éclairait à présent les traits de l'adolescent et il tourna la tête vers l'extérieur, cherchant de ses yeux perçants une preuve qui pourrait peut-être convaincre son ami... La ville de Winchester s'étendait devant lui, et c'est dans l'une des petites ruelles étroites qu'il repéra ce qu'il voulait montrer à Matt. Il pointa du doigt la troupe de personnes qui se déplaçait en direction du lac qu'on pouvait entrevoir de la chambre des deux garçons. Roger se détachait bien de la masse, menant les brochettes d'enfants. Mello n'avait jamais compris quel était l'intérêt de faire des concours de pêche mais le vioc qui dirigeait l'orphelinat lui avait affirmé qu'il y avait assisté tous les ans, depuis 1976... Après s'être imaginé un papy en train de fantasmer sur des asticots - Roger aimait parfois un peu trop les insectes, c'était suspicieux - il avait préféré renoncer à comprendre. Ce n'était pas comme si cela allait l'aider plus tard dans la vie.

Le trio de la Wammy's House Imagemellomatt

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" Tiens, par exemple, et si on allait dévaliser la cuisine ? On est potes avec la cuisinière après tout, elle ne nous trahira pas. Ou alors, on peut aller hacker le PC de Roger pour lui diffuser une tonne d'images porno, ça pourrait être sympa ! Mais on va immédiatement se faire choper après... "

Mello fronça les sourcils pendant un moment, cherchant un moyen de se distraire. Qui restait-il à l'orphelinat à l'exception de Matt et lui-même ? Ils pouvaient bien trouver moyen de jouer un tour à un autre enfant, de préférence un peu stupide sur les bords. Il songea tout de suite à Linda, qu'il n'aimait pas beaucoup - peut-être parce qu'elle aimait bien le dessiner lui, avec Near, parce qu'ils étaient soi-disant "complémentaires"... N'importe quoi. Le problème était que la jeune peintre aussi, était partie avec Roger en sortie. Mais alors, qui...? ...!
Un large sourire apparut sur le visage du blond (mauvais présage) alors qu'il secoua brièvement ses cheveux dorés, les faisant virevolter autour de son visage anguleux. Il se tourna vers Matt et lui saisit les épaules, plus persuasif que jamais. Lorsqu'il prit de nouveau la parole, la détermination brillait dans ses yeux vifs :

" Et si on allait faire une petite visite à notre cher ami l'albinos ? "

Le dit-albinos n'avait pas répondu à l'appel lancé par Roger. Si la pêche aux alentours de Winchester était un passe temps agréable qu'il souhaitait partager avec les orphelins, Near avait préféré leur laisser tout le loisir d'y goûter, mais sans lui. Hameçonner des poissons ne lui disait rien, il n'y avait aucun intérêt pour lui là dedans, pas même celui de la curiosité. La peluche blanche aurait pu s'amuser à étudier quelques petits poissons mais la compagnie des autres aurait gâché son bon plaisir. S'ils voulaient faire du mal à ces vertébrés aquatiques, ce n'était pas dans ses projets à venir.

Ce n'était pas la première fois que Near se retrouvait entouré de calme dans la salle commune, ça il aimait bien. Cette grande pièce éclairée à tout moment par la lumière naturelle, c'était plaisant. Il y avait beaucoup de blanc aussi dedans, à n'importe quelle heure. La clarté des murs variait juste au bon vouloir des rayons lumineux. A une telle heure de la journée, il y avait quelques enfants qui passaient furtivement puis disparaissaient aussitôt. Le petit albinos les voyait dans son champs de vision mais n'en tenait pas compte. Ils formaient juste des pigments de couleur animés qui venaient et repartaient à leur guise. Et ça lui convenait bien, il pouvait comme ça se concentrer sur son puzzle. Toutes les pièces, bientôt complémentaires les unes des autres intégralement, étaient blanches et nettes. Pas un coin n'était corné, pourtant ce puzzle n'était pas de la toute dernière génération. Mais il lui plaisait bien, il pouvait jouer avec sans jamais s'ennuyer, avec toujours un objectif en tête: le compléter. Et quand il voulait renouer avec chaque pièce, il lui suffisait de le renverser, de l'éparpiller en un petit tas et de le recommencer. Tout simplement, Near n'avait pas trouvé de meilleur détente, à part peut-être l'observation.

L'observation bien réalisée était une occupation des plus agréables aux yeux sombres de l'enfant. Il ne fallait pas beaucoup d'aptitudes pour faire ça, juste de pencher la tête sur le côté, d'être discret. Pourtant avec tous ceux qui vouaient un culte à son intelligence, c'était difficile de rester dans la discrétion. Il n'avait rien d'intéressant à première vue mais les gens venaient quand même vers lui, c'était toujours eux qui venaient à sa rencontre pour lui démontrer à quel point son génie les frappait d'émerveillement. Des mots qui ne touchaient pas vraiment la peluche aux yeux de bichon mais si ça leur faisait plaisir, alors tant mieux.

Un pétale se posa sur l'un des derniers creux restants sur son puzzle bien peuplé. A peine surpris en apparence, Near le saisit sans le brusquer et l'analysa.

* De la glycine. * en conclut-il mentalement alors que son regard se dirigea vers la fenêtre ouverte. Un temps radieux qui fatigua presque son regard sur le coup et qui le força à s'en détourner. Finalement la blancheur d'un puzzle était bien plus amicale pour lui... Certes l'intensité n'était pas la même mais au moins, la pâleur des pièces ne l'agressait pas. Il termina une fois de plus son assemblage si méticuleux et contempla de nouveau le pétale qu'il avait gardé entre ses petits doigts d'enfant. Il était joli et doux. Et sentait bon. Le temps avait beau passer, avec de telles activités 'extra-scolaires' il n'en semblait rien. C'était la sérénité à l'état pure. Une mer tahitienne sans la moindre onde à la surface...

Un bruit énorme tira Matt de sa rêverie. Son moment de calme n’avait pas duré très longtemps. La tempête venait de rentrer dans la chambre, qui était déjà dans un état lamentable. Et après, on s’en étonnait. Il n’était pas le seul à être responsable du bordel sans nom qui prenait ses aises en ce lieu… Bon, ok. Il en était responsable en grande partie.
En grande partie seulement. Lorsque Mello lui adressa la parole de façon si polie et poétique, Matt tourna la tête vers lui pour répliquer. Mais ferma la bouche. Mello n’avait pas l’air content. Mais alors pas content du tout. Ses yeux d’un bleu électrique balançaient des éclairs, et il semblait y avoir comme une aura meurtrière autour de lui. Il ressemblait… à un câble à haute tension. Ne pas toucher sous peine de succomber à des décharges meurtrières. Alors il décida tout simplement d’appliquer cette sublime technique du « tralala, j’écoute pas, la musique est tellement forte que j’entends pas ! » Mais grave erreur. Il jouait à Mario, un jeu que sa superbe blondinette ne portait pas vraiment dans son cœur. Ladite blondinette s’assit sur le lit. Il patienta. Puis il commença à s’agiter.

*Dans trois secondes, il craque*

Un.
Deux.
Trois.

" Bon, y'en a marre ! On fout rien d'intéressant et je me fais vraiment chier, là, sérieux ! "

Gagné ! Mello ne supportait pas sa vie de geek amorphe et paresseux. A chaque fois que Matt passait en mode « nolife », son si attentionné meilleur ami s’empressait de l’en sortir, avec sa voix si douce et son langage si châtié. Matt grogna un bref mais vain « j’ai pas envie » qui resta apparemment inaudible aux oreilles de la douceur incarnée, puisque celle-ci le traina par la manche –après avoir préalablement ébouriffé sa chevelure luxuriante- jusqu’à la fenêtre pour lui indiquer un petit groupe qui s’éloignait vers un… concours de pêche. Un concours de pêche ? Mais pourquoi un concours de pêche ? Matt commençait sérieusement à se dire que, quelquefois, il devrait sortir de sa tanière, histoire de se tenir au courant. Matt cracha le mégot qui à présent était éteint… non, que dis-je, il l’extirpa délicatement de sa bouche sans utiliser ses mains, et rabaissa ses goggles sur son nez. Le soleil, ça pique les yeux. Mello se mit à sourire. Un beau sourire, qui lui creusait une fossette sur la joue gauche, un sourire peut-être plus lumineux que le soleil qui l’éblouissait tant.
Un sourire qui signifiait qu’il avait une idée derrière la tête. Il sorti son idée de hacker le PC de Roger, mais y renonça, à la grande déception de Matt, qui l’avait déjà fait une fois et qui se voyait bien recommencer.
Puis le sourire de Mello se fit plus mutin, plus… malin, et là Matt sentit venir les emmerdes. Une alarme commença à sonner dans sa tête. Touit, touiiit ! Danger ! Mello allait se trouver une nouvelle victime à embêter ?
Nouvelle ?
Nooon. Pourquoi aller chercher une nouvelle victime, alors qu’il en avait une toute prête à disposition ? Oui, parce que Mello, il avait…

" Et si on allait faire une petite visite à notre cher ami l'albinos?"

Near.
Le pauvre. Au fond, Matt le plaignait. Mello l’avait pris en grippe. Et ça, c’était pas cool. Valait mieux l’avoir comme ami que comme ennemi. Valait mieux arriver à la troisième place. Matt avait fait le bon choix. Il se félicitait intérieurement. Bon. Par un brusque élan de solidarité, il se dit qu’il pouvait au moins tenter, je dis bien tenter, d’épargner la petite chose toute blanche. Il releva ses super lunettes oranges (décidément, ses lunettes bougeaient beaucoup, aujourd’hui) et plongea ses yeux verts dans les yeux bleus de la tornade dorée. Il prit un air grave et déclama d’un ton d’acteur de tragédie grecque :

" Ah, Mellow… Je comprends que tu sois irrésistiblement attiré par l’aura glaciale et mystérieuse que Near dégage… Mais tu sais, mec, va falloir réfréner tes ardeurs. Tu veux pas le laisser tranquille, pour une fois ? Il va pas repousser tes avances bien longtemps… "

Bon. C’était pas forcément la façon la plus adéquate de le défendre. Mais… il avait eu trop envie. Vive la spontanéité. Bon. Il allait se faire pourrir. Il allait se faire pourrir, tralala… Puis il détourna le regard, descendit du rebord de la fenêtre, et mit sa console dans sa poche, en prenant bien garde à remplacer la cartouche « Mario » par la cartouche « Zelda ». Il n’était pas suicidaire, quand même. Puis, il prit son paquet de cigarette qui contenait encore quelques rescapées, se dirigea vers sa chère et tendre vingt-cinquième latte, lui laboura la face de coups de pieds et rangea son trésor. Puis, ayant fini son étrange manège, il murmura :

"Désolé, mon cher Near… j’aurai tenté."

Avant de reprendre d’une voix plus forte :

" Bon, ok, ok, la blonde… je te suis."

Il était faible. Vraiment. Il avait presque honte de lui. Mais Mello était Mello, et Matt était Matt. Irrécupérables, l’un comme l’autre.
Et finalement, c’était peut-être pour ça qu’ils s’aimaient tellement.

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[HRP:Alors, tu tu tu... dans le 'ils s'aimaient tellement' de la fin, ne voyez aucunes allusions MelloMattesques. Je précise parce que ça peut paraître ambigu. Mais bon, bande de fangens en délire, y'a rien d'autre que de l'amitié pure ici!]

Un peu sidéré, Mello observa avec amusement Matt remonter ses goggles - alors qu'il venait de les rabaisser une minute plus tôt en raison du soleil - mais l'air sérieux et presque inquiétant que son ami abordait lui fit froncer les sourcils. Il ne savait pas vraiment ce que lui réservait Matt. En réalité, quand celui-ci prenait de telles expressions, cela ne pouvait que signifier deux choses : soit il bluffait, soit il se passait vraiment quelque chose de grave. Avec soin et rapidité, le second de la Wammy's House - ah, qu'il DETESTAIT ce titre ! - calcula la probabilité de chaque évènement et se rendit compte que ça ne l'aidait franchement pas plus. Il aurait bien voulu y réfléchir davantage mais son camarade ne lui en laissa pas le temps ; dès ses premiers mots, prononcés par sa voix nonchalante, avec cette petite touche de tragique qui ne trompait plus Mello depuis longtemps, le blondinet sourit.

Du bluff total.

" Ah, Mellow… Je comprends que tu sois irrésistiblement attiré par l’aura glaciale et mystérieuse que Near dégage… Mais tu sais, mec, va falloir réfréner tes ardeurs. Tu veux pas le laisser tranquille, pour une fois ? Il va pas repousser tes avances bien longtemps… "

Son sourire ne tarda pas à s'effacer et il arborait à présent l'air de quelqu'un qui venait de voir son chat adoré se faire écrasé par une voiture, ses sourcils relevés dans une expression presque comique qui résumerait parfaitement la phrase "What the fuck ?!". Ce n'était pas la première fois que le geek lui faisait le coup, mais ça commençait à faire beaucoup avec ses résultats plus que décevants de ce matin... Rien qu'à l'idée, le blond serra les poings très fort. Il ne perdit pas une seconde et bondit sur son ami, empoignant son cou à l'aide de son bras avant de frotter ses cheveux roux avec sa main jusqu'à les emmêler complètement. Un rire sadique qui se voulait effrayant s'échappa des lèvres du diablotin alors qu'il "torturait" son meilleur ami. Ah, ça non, il ne le laisserait jamais en paix ! Quitte à en mourir s'il le fallait !

" Fuck you, Matt ! "

Le sourire de Mello s'agrandit de façon démesurée alors qu'il appuya davantage sur le crâne de son pote, bien décidé à lui faire ravaler ses mots, mais le lâcha finalement avant de concentrer son attention sur la console chérie de celui-ci... Trop tard. Matt venait de la ranger dans sa poche, et si le blondinet tentait quoi que ce soit, il la défendrait à présent au péril de sa vie ! Aussi turbulent qu'il était, il ne voulait pas s'engager dans une bataille avec un allié. Alors, d'un air calculateur, il s'empara de sa tablette de chocolat qu'il avait délaissé sur le lit du rouquin. Il nota dans un coin de sa tête que c'était le jeu Zelda que Matt avait mis dans sa poche, et non pas Mario... Il avait dû songer à lui en faisant cela. Et ce simple petit geste pouvait suffire à Mello, parfois. Mais seulement si c'était de Matt qu'on parlait, bien évidemment. Satisfait, le blond bouscula son ami à la manière d'un lionceau joueur et lui lança un sourire sarcastique avant de le dépasser en courant. Il ouvrit la porte de la chambre avec tellement de... "délicatesse" que n'importe qui aurait pu en faire une crise cardiaque - sans mauvais jeu de mot - et s'engouffra dans le couloir. Il n'hésita pas à se retourner brièvement vers son ami, histoire de le narguer un peu sur sa "lenteur".

" Sale geek, va ! "

C'était ça, l'amitié de Mello. Il la donnait avec des mots durs, insultes, des coups de coudes, et n'hésitait pas à claquer des bleus sur les autres ; mais dans le fond, tout le monde savait bien qu'il y avait de l'affection en dessous. Dans l'orphelinat, Mello avait des alliés un peu partout, des cuisinières jusqu'aux pions, mais cela ne voulait rien dire. Avec ces gens là, il agissait comme un enfant presque sage, avec des grands sourires éclatants et des airs innocents. Son vrai caractère, et je ne parle pas ici de ses emportements, il le dévoilait seulement à Matt. Et à Near, aussi, mais ce n'était pas exactement de la même... manière.
Malgré les apparences, il n'avait qu'un seul et unique ami. Et il savait qu'il ne pourrait jamais, jamais trouver meilleur compagnon que l'adolescent qu'il traînait toujours derrière lui, qui emboîtait ses pas comme s'il était son ombre. Mais ils étaient jeunes, inconscients ; et pour Mello, tout cela lui semblait si naturel qu'il n'avait jamais remis en question la loyauté de son compagnon.
Les années passeront, mais cette assurance - cette confiance - ne changera pas. Peut-être que l'enfant convaincu en Mello ne mourra jamais...

" C'est qui que tu traites de blondasse, sale nerd ? Allez, bouge ton cul, je vais te paumer si ça continue ! "

Il rit aux éclats, tout naturellement, et se précipita vers la salle commune. Ce n'était pas comme s'il avait tellement le choix, s'il voulait dénicher le petit truc blanc bizarroïde... Il tâta la poche de son pantalon noir et émit un grognement satisfait en se rendant compte qu'il avait encore une tablette de chocolat en stock. Il n'était pas sadomasochiste, aux dernières nouvelles - même s'il devait avouer qu'il trouvait les vêtements en cuir noir extrêmement séduisants - et il ne pouvait tout simplement pas se confronter à l'albinos sans avoir un antidépresseur comme le chocolat sous la main... D'accord, Matt aussi faisait parfaitement rôle de calmant, mais parfois même lui ne pouvait pas arrêter le blondinet. Quand on avait envie de foutre un poing dans la gueule de son rival attitré, même les meilleurs raisons du monde ne pourrait nous arrêter !
...Quoique, peut-être que L était un motif suffisant pour stopper net le blond en pleine crise d'identité. Mais ce n'était pas comme s'il apparaissait à chaque conflit entre ses deux successeurs potentiels, et le monde était très bien comme ça. S'il devait intervenir toutes les fois où Mello s'en prenait à Near, il serait dans l'obligation de faire des allers-retours entre le Japon et l'Angleterre toutes les dix minutes ; et d'après mes sources, L ne s'était pas ~~encore~~ transformé en bonne fée. Ni en conseiller-psychologue.

La grande porte de chêne de la salle commune se dressait à présent devant Mello et il n'attendit pas même deux secondes avant de donner un grand coup de pied en plein dedans, désireux de faire une entrée remarquée... Mais apparemment, cela ne marchait pas comme ça : sans actionner la poignée, les battants ne pouvaient pas s'ouvrir. En résumé, le blondinet venait de se taper la honte devant son meilleur pote et quelques enfants qui passaient par là. Et il s'était fait mal au petit doigt de pied, pour couronner le tout...
La vie est belle, la vie est merveilleuse.

" Le premier qui rit, je le bute. "

L'avertissement avait été donnée d'une voix contrôlée, presque calme, mais cela sentait le calme avant la tempête et les quelques rires lointains ne tardèrent pas à s'estomper pour laisser place à un silence pesant. Les oreilles de Mello étaient rouges, signe de gêne et de colère. Fort heureusement Matt était la seule personne assez proche pour pouvoir le remarquer... D'un geste brusque, le blond se saisit de la poignée de la porte et l'actionna rapidement, furieux de s'être ridiculisé. La lumière qui filtrait par les larges baies vitrées de la salle commune l'aveugla un court instant mais ses yeux perçants ne tardèrent pas à se figer sur la silhouette immaculée au sol. Il grinça des dents. Mister Frigidaire s'éclatait encore avec un puzzle ? Il n'avait rien à foutre de mieux ou quoi ?
D'un pas assuré, le blond se dirigea vers son ennemi juré - il n'avait pas compris que sa haine était à sens unique - et s'arrêta juste devant lui, le surplombant d'un air arrogant. Il resta ainsi pendant au moins trente secondes - EXPLOIT ! - mais l'immobilité ne faisait pas du tout partie du passe-temps de Mello et il ne tarda pas à s'agiter. L'inactivité de l'albinos l'énervait plus que tout ; et même si celui-ci n'avait encore rien fait, le paranoïaque qu'était le blond s'imaginait déjà que son rival se moquait indirectement de lui en ne réagissant pas. Mais oui, c'était ça ! Et même qu'il le regardait de haut, il en était sûr ! D'où le fait qu'il continuait son puzzle tranquille ! Tout concordait ! Il serra les poings, très fort, avant de donner un grand coup de pied dans le puzzle blanc de Near. Le geste avait été impulsif, presque involontaire : encore une fois, il s'était laissé aller à ses émotions... Mais, sur le coup, il s'en foutait bien. Il regarda avec suffisance les pièces voler en éclat, dans tous les sens, détruisant le minutieux travail du petit autiste. Pour faire un peu d'effet, il croqua dans la tablette de chocolat qu'il avait déjà entamée un peu plus tôt, laissant le bruit sec retentir longuement dans la pièce.
Mello avait toujours eu un penchant mellodramatique, après tout.

Le calme que ressentait Near durait et perdurait malgré les cris et les jeux des autres enfants. Paradoxalement, la sérénité qu'il ressentait à présent était en partie du à ce bruit de fond qui servait d'univers à son pétale de glycine. Oui pour le moment, c'était le sien, son ami. Il était trés mignon avec son teint violet. Et l'albinos avait bien envie de lui sourire. Ses lèvres se dressèrent en un arc trés faiblement. Il se demanda dés lors de quelle façon serait troublée sa quiétude, qu'est-ce qui pourrait bien perturber son champs de vision. La réponse ne se fit pas trop attendre...

En effet, un lourd bruit s'effondra sur la porte comme la foudre tombait sur un malheureux passant sous la pluie. Near eut à peine un micro-frisson qui s'étala en une fraction de seconde le long de son échine et ne releva pas ses perles noires vers la porte maltraitée. Ce qui se passait derrière elle ne l'intéressait pas vraiment, il avait mieux à faire, comme par exemple terminer ce puzzle aux mille pièces blanches. Plus que sept vides... Un déclic se fit entendre dans la salle, plus que trois vides. Les pas se rapprochèrent en sa direction. Un seul. Une présence familière se planta pile à ses côtés. Et voilà, la peluche pâle venait de terminer une nouvelle fois son puzzle. Tout y était, une vaste étendue blanche morcelée en mille parties. Elles étaient toutes unifiées en une seule pièce carrée.

Les secondes passaient et Near se rendait compte que la présence n'était toujours pas partie. Que lui voulait-on ? Il suffisait de lui adresser quelques mots ou un geste pour attirer son attention pourtant, surtout lorsque celui qui le voulait s'appelait Mello. L'albinos n'avait pas besoin de le voir pour savoir qu'il s'agissait de lui. Il reconnaîtrait ses pas les yeux fermés, ils le trahissaient plus que ses mots vulgaires. Mello était Mello de la tête aux pieds. D'ailleurs ce dernier donna un grand coup de pied dans les pièces soigneusement assemblées. Voilà comment le jeune blond ruinait en un geste colérique des heures de travail mental. Bon.

Il était temps pour la peluche blanche de relever le regard vers celui qui venait de mettre en pièces son travail. Et comme il s'y était attendu avec une garantie cent pour cent assurée, c'était effectivement Mello qui se tenait là. Near regarda ensuite Matt alors qu'un croquement résonna dans la pièce. Puis il ramassa quelques pièces qui n'avaient pas voltigé trop loin de leur cadre.

" Bonjour Matt. Bonjour Mello. " commença-t-il alors qu'il posa délicatement quelques pièces du puzzle maltraité dans la paume de sa main.

" Merci de l'avoir disloqué, Mello, je devais le défaire vu qu'il était fini." ajouta l'albinos sans le moindre ton de moquerie dans sa phrase en continuant à rassembler les morceaux projetés. Mille pièces à ramasser, cela allait l'occuper pour un bon moment. Aucune animosité l'anima cependant, il n'avait aucune once de vengeance à l'égard de Mello. Aprés tout, son geste avait été plutôt spontané, peut-être irréfléchi même. Near ne l'avait pas vu mais l'avait clairement ressenti de la sorte. Et surement à cause de sa passivité, le blond allait s'énerver contre lui et le provoquer, ou alors directement le malmener à sa façon. Peu importait, cela occuperait surement Near. Et avec un peu de chance, Linda ne verrait pas cela et n'essaierait pas d'envenimer le courant avec Mello. Quoi que dans le fond, l'albinos s'en fichait, il vivait les choses telles qu'elles arrivaient, il n'avait pas encore de raison de vouloir bouleverser tout ce qui l'environnait, pourtant il en avait l'intelligence. Et cette dernière restera à ses yeux un allié tout aussi puissant que pouvait l'être le jeune blond si par miracle il décidait à collaborer avec lui. Mais par fierté, le dévoreur de chocolat refuserait encore et encore. Il faudra un cas extrême, et encore, Near doutait que cela pousse la fureur blonde à venir vers lui.

Dans le fond, il trouvait presque dommage que Matt le suive aveuglément. Near l'appréciait plus qu'il ne le laissait paraître. En réalité, la petite peluche aimait tout le monde mais ne le montrait pas. Si quelqu'un en doutait, il n'avait qu'à venir lui demander directement. Les choses se faisaient ainsi. Et Near n'en souffrait pas, au contraire.

Matt observa avec une curiosité purement scientifique son meilleur pote s’éclater l’orteil contre la porte. Intéressant, vraiment. Voyons voir comment il allait réagir, face aux quelques rires qui résonnaient par-ci par-là dans la pièce. Oui, des rires, parce qu’il existait encore des âmes pures et innocentes en ce bas monde pour croire qu’il y avait réellement de la paix quelque part dans cette planète. Si, si, je vous jure…

" Le premier qui rit, je le bute. "

Oh, dis donc, colère froide. Pas d’emportement ni de coups donnés au hasard aux pauvres âmes aux alentours. En progrès, Mello, en progrès. Enfin, ça bouillonnait à l’intérieur, hein, comme le témoignait la teinte si subtile qu’avaient prises ses oreilles. Il n’y avait donc qu’une porte en chêne qui les séparait de Near… qu’elle soit en chêne massif ou pas n’avait aucune importance. L’alarme « danger » résonna de nouveau dans la tête de notre Mattie national. Surtout quand Mello comprit qu’une porte, ça s’ouvrait avec une poignée. Vu la douceur avec laquelle il l’ouvrit, l’alarme passa direct au rouge.
Touit ! Touiiiiit !
Mr. Délicatesse se planta devant Mr. Puzzle. Pendant trente seconde. Ouh là ! Quelque chose n’allait pas. Il était malade ou quoi ? Puis, les choses reprirent leur cours normal, et Mr. Délicatesse balança un délicat coup de pied dans le puzzle de Mr. Puzzle. Puis il prit un morceau de chocolat. Crac ! Normal, quoi.

" Bonjour Matt. Bonjour Mello. "

Bon. C’était à présent à lui, Mr. Goggles, d’ouvrir la bouche. Il était un garçon bien élevé, que diable ! Un garçon bien élevé, quand on lui dit bonjour, il répond, quitte à trépasser pour cause de crime de haute trahison.

"Hey, Near ! Comment vas-tu ?"

Bah oui. Lui, il n’avait rien contre cette petite chose toute blanche. Bon, quelque fois, sa façon de rester dans une position d’autisme total en jouant aux playmobils le mettait lééégèrement mal à l’aise. Mais si peu, voyons. Le fait d’être l’éternel troisième l’empêchait juste un tout petit peu d’avoir des liens poussés avec le premier, vu qu’il y avait toujours le deuxième entre eux. Excuse pourrie ? Pas tellement. Entre Mello et Near, il fallait choisir, et Matt avait choisi. Même si il réalisait bien qu’en réunissant le feu et la glace, on obtiendrait des choses grandioses. Mais le feu étant impétueux et indomptable, il était très difficile de lui faire entendre raison… Peut-être que finalement, c’était là l’attrait du feu, en fait. Son caractère imprévisible et borné. Qui suivait sa route en se moquant un peu de ce qu’il y avait sur son passage. M’enfin, lui qui n’était ni feu, ni glace, il ne pouvait qu’assister pantois aux duels psychologiques époustouflants (et sans effets spéciaux, dites donc, y’en a même pas besoin) des deux êtres face à face. Enfin, psychologiques… tout était relatif. Near ne bougeait pas ou à peine, et Mellow pétait les plombs et détruisait tout ce qui concernait de près ou de loin le petit albinos.

" Merci de l'avoir disloqué, Mello, je devais le défaire vu qu'il était fini. "

Aïe. Le ton neutre et froid que Near avait pris allait probablement faire des étincelles. Non. Le ton neutre et froid que Near avait pris allait faire des étincelles. Bon. Si on suivait le schéma habituel, c’était ici que Matt essayait d’intervenir, afin de calmer le jeu avant que les choses ne s’enveniment de trop. Mais, lorsqu’il faisait une apparition dans ce genre de confrontation (confrontation… tintintin ! Ca en jetait, comme mot, quand même…), il fallait quand même que son apparition soit remarquée. On n’était pas le meilleur ami de Mello si on n’avait pas un minimum le sens du spectacle. C’est pourquoi il fallait faire preuve d’IN-VEN-TI-VI-TE, diantre ! Alors, Matt, réfléchis… fais tourner tes petites méninges de petit surdoué… euh…

"Ha ha ! Ca veut dire que notre timing est parfait ! Bon ravi de voir qu’on ait pu te rendre service. Euh, Mello… maintenant…"

Bon. Pour l'inventivité, on repassera. Le petit surdoué n'était pas en forme. Matt envoya de toute sa force psychique des ondes télépathiques à la blondasse : « on se casse, on se casse, allez, on se casse, on se casse, allez ! »
Mais il savait d’avance que c’était peine perdue. Si l’on suivait le schéma habituel, ils allaient rester avec Near…
Oh, oui, Near allait devoir se farcir leur compagnie…